PROJET PSYCHÉ

Crédit photo :

Angel Montiel

Producteur

Type d'intervention

Discussion, table ronde, Exposition, Spectacle, Autre

Catégorie littéraire

Arts de la parole

Public

Adolescents, Adultes

Médiation culturelle?

Oui

Coût de l'œuvre

1 500 $ à 2 999 $

Nombre de participant.e(s)

2

Montréal

70 minutes

Description

RÉSUMÉ
Sur un socle, au milieu du public, deux femmes exposent le mythe de Psyché. Avec force et pudeur, elles réveillent une mémoire antique dans une réécriture éclectique, par un langage corporel sculptural. Le temps est suspendu… ces statues au cœur battant s’animent.

Dans ce récit initiatique, Psyché, l’adulée mortelle, doit faire face à Aphrodite, déesse de la beauté intemporelle. Entre les deux, Éros, le monstre, l’amant, le fils divin qui s’est envolé.

Fascinantes, les conteuses deviennent chimères. Les personnages se dédoublent, un chant traverse l’atmosphère. Notre propre psyché devient caléidoscope. Œuvre composite, Projet Psyché actualise un mythe méconnu dont l’écho résonne encore.

L’HISTOIRE – l’âme
Le mythe de Psyché raconte l’histoire d’une jeune femme, adulée par le peuple au détriment d’Aphrodite, déesse de la beauté. Voulant regagner son statut de déesse adorée, Aphrodite condamne Psyché à épouser un monstre. Mais son fils, Éros, chargé de réaliser cette prophétie, tombe amoureux de la belle mortelle. Ce dieu primitif aux ailes d’ange, n’est-il pas lui-même un monstre cruel qui dévore le cœur des hommes et des dieux ?

Sur un mont, la belle doit être abandonnée avant d’être emmenée chez son époux, le monstre. Elle se retrouve dans un palais merveilleux. Toutes les nuits, son mystérieux mari la rejoint, mais il lui fait promettre de ne jamais chercher à le voir. Croyant partager le lit d’un monstre, une nuit, Psyché tente de l’Assassiner. Elle prend un rasoir, allume une lampe… et aperçoit pour la première fois l’être qui est dans son lit : c’est le dieu de l’amour et du désir.

LA SOURCE – déviée
La seule source écrite de l’histoire de Psyché se retrouve dans le roman L’Âne d’or, écrit par Apulée au IIe siècle. Celui-ci aurait adapté le mythe de Psyché, déjà populaire chez les Grecs, et l’aurait lié à un vieux conte de la Kabylie, dont il était originaire.

Ce mythe nous passionne pour le parcours de l’héroïne vers son émancipation. Mais l’interprétation qu’en offre Apulée contient des passages révélant une vision réductrice des femmes, ce qui rend impossible une transmission telle quelle aujourd’hui.

Peut-on modifier des mythes millénaires tout en préservant leur pouvoir régénérateur ? D’où la question : où en sont les archétypes féminins ? C’est avec une grande délicatesse que nous avons remodelé le mythe antique en y entremêlant l’héritage de nos aïeules, nos valeurs, nos questionnements et, en filigrane, l’histoire des femmes.

LE TEXTE – entrecoupé
Différents points de vue ont inspiré un texte mosaïque avec plusieurs styles : lyrique, parodique, poétique, prosaïque, factuel, érotique. L’histoire est entrecoupée par des inserts qui font le pont entre l’antique et l’actuel. Ramenant l’instant présent dans une non-représentation, les inserts sont une prise d’air pour replonger de plus belle dans la densité de ce récit initiatique.

LA MISE EN SCÈNE – conter, mais en corps
Pour donner corps au texte, nous nous sommes inspirées de la sculpture et du modèle vivant. Ainsi, le socle est apparu, imposant un rapport au public de 360 ˚.

L’histoire de Psyché raconte le parcours d’une femme incroyablement belle, mais désincarnée, sans aucun pouvoir sur elle-même. Ses mésaventures l’amènent à se mettre en chemin, à marcher, à affronter sa rivale, à traverses les Enfers et à agir pour elle-même. Dans la quête de son propre désir, le corps de Psyché est mis à l’épreuve, jusqu’à se ré-incarner.

Les corps des conteuses parlent d’eux-mêmes. Ils s’opposent, s’harmonisent, posent pudiquement et se déploient effrontément. Ils se montrent sous toutes leurs coutures dans leurs déshabillés gainés, lacés, enjolivés.

Entre la parole et le langage corporel, le chant est le troisième mode narratif. Il crée un espace intemporel, entre ciel et terre. Il incarne le désir, la compassion, la colère. Il résonne au-delà des mots.

L’ESPACE – sortir du cadre
Les corps s’articulent dans un espace restreint, légèrement surélevé, au centre du public. La scène est socle, podium, arène, falaise, lit, boîte, mer, Enfers et espace mental.

Le spectacle sort du rapport frontal, le public fait partie du dispositif scénique. C’est plus qu’un spectacle, c’est une expérience à vivre collectivement, unis dans une circonférence. Chaque spectateur a un point de vue unique sur l’œuvre. Il regarde et est regardé.

Il peut être présenté sur une scène avec le public sur scène aussi, dans un musée ou une galerie, une classe de dessin, un jardin… tout endroit qui favorise l’écoute et l’attention.

LA PERTINENCE – se regarder dans un miroir
Qu’est-ce que la beauté ? Qu’est-ce que la féminité ? Qu’est-ce que le désir ? Sommes-nous (encore) mues par des conditionnements millénaires ? Où en sont les archétypes féminins aujourd’hui ?

Nous sommes inondées de modèles remodelés artificiellement. Quel combat quotidien on doit mener pour ne pas se faire enfermer dans la boîte dictatoriale de la beauté ! Ce projet nous a fait réfléchir aux archétypes féminins d’aujourd’hui, à la position des femmes dans l’Actualité et dans l’histoire, voire la préhistoire, à ses désirs et ses dissimulations. Alors nous posons, nous nous imposons, avec nos surplus, nos manques, nos creux, nos plis, nos rides, nos peines, nos colères, nos rires et nos fantasmes.

Si Projet Psyché était une statue, elle aurait des parties effritées, voire manquantes, d’autres recouvertes de métal ou de plastique, des fesses antiques, un nez archaïque et un parfum intemporel !

Crédits de production

Conception, adaptation et interprétation : Christine Bolduc et Nadine Walsh
Assistance à la création : Michel LeveSque
Mise en scène : Laurence Castonguay Emery
Conseil dramaturgique : Stéphanie Bénéteau
Conseil au langage corporel : Denise Boulanger
Costumes : Liliane Rivard
Lumière : Thierry Calatayud
Coach de voix : Caroline Pépin-Coulombe
Conception et réalisation du socle : Patrice Daigneault

Contact

Nadine Walsh

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